> Le webcomics sans patch Day1

Un jour sans fin

Un jour sans fin
Pierre
2 commentaires
J’ai replongé.
Replongé dans GTA avec l’épisode V que j’avais réussi à éviter à la génération précédente.
Qu’on soit tout de suite d’accord : je ne dis pas que j’ai replongé en référence à la délinquance pratiquée dans le jeu. Je ne dis pas non plus que le jeu est suffisamment addictif pour me faire perdre toute notion de réalité au point de perdre plusieurs centaines d’heures de ma vie dans différentes activités annexes.

Je dis que j’ai replongé parce que j’avais parfaitement détesté GTA IV en son temps, ce magnifique open world qui abritait un bien triste jeu d’action que tout le monde s’accordait à trouver bon d’abord et avant tout parcequ’il s’agissait d’un GTA et qu’un GTA, c’est quand même un bon jeu. A l’époque, je m’étais juré de ne plus touché à cette saloperie.

Mais j’ai la mémoire qui flanche parce qu’entre-temps j’ai fait Red Dead Redemption qui se coltinait une hérédité gratinée au niveau des défauts qui tachent à commencer par un héros qui se fait balader pendant toute l’aventure et une sensation de progression inexistante. Même chose donc, à ceci près que les saloons et autres étendues sauvages n’étaient pas uniquement composés de caisses empilées.

Mais j’ai la mémoire qui flanche largement parce qu’après Red Dead je me suis fané L.A. Noire et ses cuillères en bois et ses dialogues abscons pendant d’interminables voyages en bagnole et ses scènes d’action douteuses.

Mais j’ai la mémoire qui flanche dangereusement parce qu’après GTA IV, Red Dead et L.A. Noire, je me suis torché Max Payne 3 qui lorgnait tellement plus sur les jeux Rockstar que sur son héritage finnois avec d’insupportables cinématiques à la mise en scène immitant avec toute la fainéantise du monde les passages les plus mous de Man on Fire, une difficulté arbitraire souvent imputable à un level design laborieux et une jouabilité étonnamment complexe pour un genre aussi codifié.

Et j’ai la mémoire qui a définitivement flanché parce qu’en insérant le disque du jeu qui continue de squatter les tops trois bonne années et une génération de consoles après sa sortie, je m’attendais encore à passer un bon moment.
Faute de quoi je me suis retrouvé devant une espèce de pot-pourri de tout ce que je déteste chez Rockstar mais qui, à mon incompréhension grandissante, semble faire bicher le reste du monde.

Parce que si j’avais un tout petit peu de mémoire, l’attribution des touches complètement délirante n’aurait donc pas du me choquer tant que ça. Pas plus que les cinématiques trop longues, inutilement bavardes et mises en scène avec la grâce d’un gosse de 13 ans qui découvre le machinima. Ou bien que la pauvreté du level design dans les missions scénarisées. Ou même que l’effarante profusion d’activités annexes toutes plus parfaitement inintéressantes les unes que les autres.

Je n’aurais pas non plus du m’étonner que les quelques nouveautés réelles du titre incluent l’élevage d’un putain de chien via une app mobile dédiée ou la possibilité de changer de personnage, et donc de point de vue, qui ne sert finalement qu’à contourner des déficiences de gameplay qui entrainent chez moi un rire nerveux extrêmement gênant (venez me dire que les gunfights au volant ne sont pas un DLC caché d’Octodad).

Parce que GTA V n’est pas la refonte d’un concept qui prend la poussière et qui a été doucement mais surement ridiculisé par une industrie qui a laissé tomber le concept de police et voleurs il y déjà quelques temps. Non, GTA V est la glorification d’un produit autrefois vaguement subversif qui a accédé au statut de pop-culture la plus mainstream qui soit et qui bénéficie donc d’armées de développeurs à même de pousser les potards à 12 sans se remettre en question ne serait-ce qu’une seconde.

Et du coup je n’ai aucune rancœur vis-à-vis de Rockstar qui a fait très exactement ce qu’on attendait d’eux. Je suis en revanche assez remonté contre moi-même et mon inhabilité crasse à apprendre de mes erreurs et ma propension tenace à revenir à ces jeux que je n’aime pas en espérant y trouver quelque chose de différent à chaque fois.

Je vais donc pour cette fois rester loin du dernier Assassin’s Creed, même s’il est proposé à des prix très aguicheurs. Cette fois, c’est sûr, je serai fort.

Enfin, jusqu’à ce que je replonge.

Commentaires

  • Spay |
    Dès que j'ai vu que ça parlait de GTA je le sentais venir ;)

    On s'retrouve l'an prochain pour RDR2
  • Juan |
    Bon sang, j'ai commencé Red Dead Redemption il y a un mois, et je n'ai toujours pas eu la force de le continuer après avoir passé les frontières du Mexique.

    J'avoue que je n'ai jamais accroché au tripe GTA (excepté le 3 peut-être, et encore, c'était juste à cause des cheat codes et de la pluie incessante entre les HLM de mon quartier qui me bloquait chez mes potes), et j'ai toujours du mal de nos jours.

    On m'a venté Red Dead R comme LE jeu qui allait changer ma conception du jeu vidéo, bah en dehors d'une histoire de moral de fin (ouais car j'me suis matté ça en vidéo tellement le jeu m'ennuyait), j'avoue ne toujours pas saisir la pléthore de fans que se ramassent Rock Star.

    Alors je me dis que je ne comprends rien aux consommateurs de cette industrie. Ou bien qu'il suffit de blagues baveuses, de personnages bien sales et d'un monde ouvert avec une physique aux fraises pour vendre des millions.

    Et un peu de marketing.

    Et un gros logo en forme de R avec une étoile. Peut-être.